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villages de bourgogne
17 avril 2016

Bèze

 

Bèze

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L’histoire écrite de Bèze commence à la fondation de l’Abbaye dite de Bèze-Fontaine. L’histoire du village et de l’abbaye sont alors intimement liées.

En 628, Dagobert Ier devient roi de Bourgogne et de Neustrie à la mort de son père Clotaire II. Conseillé par Saint Eloi, Saint Ouen et Saint Didier, il décide de rétablir l’autorité royale et vient en Bourgogne pour affirmer son pouvoir. Il est surnommé « le bon roi » par le peuple. Mais pour assoir son autorité, il demande à trois grands seigneurs, les ducs Amalgaire, Arnebert et Willibaud d’assassiner Burnulfe, l’oncle de son demi-frère, qui avait contesté le partage des terres franques entre les deux frères. Une fois rentré à Paris, le roi Dagobert regrette son action et pour racheter ses péchés auprès de Dieu, il décide de la création de l’abbaye de Saint Denis. Par ailleurs, il récompense royalement les trois seigneurs qui ont effectué l’assassinat qu’il avait décidé. Chacun d’eux reçoit de vastes terres .

Entre autres propriétés, le duc Amalgaire de Bourgogne reçoit la terre de Fons Besua et afin de racheter ses fautes, il décide d’y bâtir un monastère. Il est fondé sous le vocable de saint Pierre & Saint Paul, l’an 616 (suivant Mabillon), ou en 630 (suivant le P. Le Cointe), par cet Amalgaire, duc « bénéficiaire » de Bourgogne (titre non héréditaire), et Aquiline, sa femme. Waldalène, l’un de ses trois fils, est nommé premier abbé de Bèze.

Bèze est la quatrième abbaye mérovingienne créée dans le diocèse de Langres. Dès sa création, elle est dotée de biens considérables. Elles possède et a sous son autorité les villages de Viévigne, Beire, Treige, Spoy, Oisilly, Blagny, Crimolois. Elle a 12 pièces de vignes à Marsannay la Côte et d’autres vignes à Couchey et Beaune. Elle possède également des terres à Dijon, Longvic, Chenôve, Prenois, D'Aix et un grand vignoble à Gevrey avec serfs et serviteurs. En 655, l’abbaye possède une école monastique.

En 634, Amalgaire dote à nouveau l’abbaye en lui donnant les fiefs de Jancigny, Talmay et des terres à Heuilley-sur-Saône (bois de Chy), Perrigny-sur-l'Ognon et Pontailler-sur-Saône où l’abbaye fait construire une chapelle au vocable de Saint Hippolyte. Ces terres de Talmay et Heuilley vont rester propriétés de l’abbaye jusqu’en 1234, date à laquelle elles seront données par l’évêque de Langres à Guillaume II de Champlitte-Pontailler, malgré l’opposition des moines de Bèze. Se considérant spoliée, l’abbaye recourut alors à l’abitrage du pape Innocent IV… qui lui donna raison, par écrit, en 1245. Ce qui n’empêcha pas Guillaume II de garder ces terres, avec l’accord de l’évêque de Langres

La vie des moines au haut Moyen-âge

Prière et travail : la vie entière des moines est rythmée par cette cadence. Sept offices commandent la journée et les moines ont fort peu de sommeil.

En hiver (de novembre à Pâques), ils se lèvent à deux heures du matin pour chanter les nocturnes puis remontent achever leur nuit. Ils se lavent au lavoir puis gagnent leur stalle dans le chœur. Ils ont deux heures de lecture puis travaillent 7 heures d’affilée. Ensuite a lieu le repas suivi de lectures.

En été (de Pâques à novembre) ils travaillent dur de 6 heures du matin à 10 heures. Ils ont ensuite deux heures de lecture et leur repas. Puis ils vont faire une sieste ou de la lecture puis retournent travailler jusqu’au repas du soir qui a lieu avant la nuit.

Leur travail : Ils cultivent les champs ou les vignes. Ils entretiennent les jardins, les vergers ; ils réparent, construisent et aménagent les locaux. Ils labourent, moissonnent, conduisent le bétail aux prés et les pourceaux à la glandée. Ils étaient fermiers, bucherons, meuniers, boulangers et maçons.

L’abstinence et la sobriété étaient le fondement de la règle de Saint-Benoit et la viande était réservée aux malades.

Ils se nourrissaient de bouillie d’orge ou d’avoine, de légumes, de purée de pois ou de fèves et de fruits. Ils avaient aussi droit à du cresson, du sel, du pain et un demi-litre de vin par jour.

Les rations étaient doublées les jours de fête et agrémentées d’œufs, de poissons et de fromages.

Les vêtements : ils portaient une tunique en laine qui allait jusqu’à mi-jambe et portaient par-dessus la coule qui était une robe large et flottante qui allait jusqu’aux pieds et avait des manches longues. L’abbé leur distribuait leurs vêtements avec un mouchoir, un peigne de bois, un couteau, une aiguille, du fil, un stylet et une tablette pour écrire.

Ils dormaient tout habillé avec un drap de serge, une couverture et un oreiller.

Le silence était de rigueur absolue. Ces bénédictins sans barbe avaient la tête rasée à l’exception d’une couronne de cheveux au-dessus des oreilles.

Les punitions étaient sévères pour ceux qui désobéissaient et étaient même corporelles.

L’abbé élu avait autorité sur tous.

 

Fléaux et calamités de 660 à 937

 

Malgré ses richesses, la vie dans le monastère de Bèze est précaire et laborieuse. Les moines doivent assainir les sols marécageux et endiguer la rivière pour se préserver des inondations. Mais les moines ne sont pas au bout de leurs peines car entre 660 et 937 l’abbaye est détruite 7 fois. Entre 655 et 660, le duc Amalgaire meurt. Les terres de l’abbaye sont dévastées, des nobles francs contestant la proprio de terres que l’abbaye possède. L’abbaye est mise à sac. Afin de la protéger, Waldalène obtient l’appui du roi Clotaire III qui signe en 664 une ordonnance de restitution des terres spoliées. Grâce à l’action énergique du duc de Langres, Silchelme, l’abbaye retrouve ses biens dès 666.

En 676, l’abbaye est dévastée une seconde fois par une armée austrasienne appelée par le duc des Attuariens, Aldaric, pour l’aider dans des querelles avec Ebroïm, le maire du palais des royaumes francs de Neustrie et Bourgogne. Cette armée de soudards—commandée par le roi Dagobert II --- est vaincue et le duc Aldaric qui l’avait fait venir est dépouillé de ses biens. Ceux-ci furent donnés à l’abbaye. Vers 731, les Sarrasins atteignent Bèze. Le monastère ainsi que la région sont dévastés. Autun est détruite la même année. Charles Martel les arrête à Poitiers. En 752, Pépin le Bref donne à son demi-frère Rémi, âgé de 18 ans, plusieurs abbayes en Bourgogne. Rémi, qui mène une vie de débauché, finit par confier l’abbaye de Bèze à sa favorite Angla. Elle continue à dépenser les richesses de l’abbaye et la ruine. Puis l’abbaye est désertée à cause d’une épidémie de peste ou de choléra.{Grâce à sa haute naissance, vers 762, Rémi est nommé archevêque de Rouen où sa conduite est exemplaire, ce qui lui valut d’être canonisé}

En 888, c’est l’invasion normande. Les cinq moines, un prêtre et un enfant restés sur place pour défendre l’abbaye sont tués. Les Normands dévastent, saccagent et ravagent tout sur leur passage. La vieille grotte sert d’abri aux hommes du village et aux moines qui s’y sont cachés. Une terrible famine a lieu après le départ des Normands car leur armée avait anéanti les récoltes. L’abbaye est désertée.

En 900, l’abbaye est restaurée, elle s’entoure de fortifications. En 935-936, les Hongrois entrent en Bourgogne, ils mettent le feu à l’abbaye en passant. En 937, les Hongrois reviennent et incendient à nouveau l’abbaye qui est détruite de fond en comble. Une immense famine succède à la ruine générale. L’abbaye restera déserte pendant 51 an

L’église Saint-Rémi

La première chapelle paroissiale remonterait au VIIe siècle. La première église fut construite en 960 par les villageois et placée sous le vocable de Saint-Rémi (un tableau à l’intérieur de l’église illustre cet évènement).

Saint Rémi fut l’évêque qui baptisa Clovis et 3000 de ses soldats à Reims en 498. Cette église fut reconstruite de nombreuses fois car elle fut, comme le village et l’abbaye, détruite et incendiée 7 fois dans son histoire.

En 1119  Joceran de Brancion  évêque de Langres, consacra l'église.

L'église est reconstruite en 1209.

Elle est détruite pour la dernière fois en 1636 par Matthias Gallas.

En 1768, son état était tel qu’il nécessita une reconstruction presque totale sous la direction du curé Guelaud qui fut le premier maire de Bèze, en 1790.

Une restauration totale de l'extérieur et de l'intérieur a été faite de 1995 à 1997 par la municipalité et une association de bénévoles.

À l’extérieur, on peut voir une statue en pierre sur un piédestal qui représente le Christ au lien (ou le Dieu de pitié). Il est appelé ainsi parce qu’il a les mains jointes. Ses amputations de la tête et de la jambe gauche sont sans doute l’œuvre de vandales. À côté est érigée une croix qui faisait partie de l’ancien cimetière.

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L’école monastique

L’abbaye de Bèze fut une des premières à posséder une école monastique, dès 655. Celle-ci se trouvait dans l’enceinte de l’abbaye afin d’éduquer les jeunes moines. Plus tard, elle reçut des enfants des seigneurs et des nobles désirant s’instruire.

Pour faire face à son succès grandissant, une école extérieure fut fondée en 1280. En 1380, elle accueillait 40 garçons et 20 filles. Sa façade a été plusieurs fois remaniée. On peut remarquer des tripodes (trèfles) au-dessus des fenêtres, des têtes sculptées et des arcades de style gothique. En 1872 « l’hôtel du vieux monastère » s’y installa, puis une épicerie et la gare des autobus reliant Dijon à Gray.

La façade a failli partir pour les États Unis en 1913. Ce bâtiment fut sauvé de la démolition et il obtint son classement par les Beaux-arts en 1914.

Village

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  Le grenier à grains

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  C’est la plus ancienne maison de Bèze. Le premier étage servait de grenier à grains pour le monastère. En face, on voit une maison à colombage très ancienne elle aussi.

Les grottes de Bèze

Ces grottes se visitent de mai à septembre tous les jours, ainsi qu’en avril et en octobre tous les week-ends. En effet, elles sont remplies d’eau jusqu’au plafond pendant le reste de l’année. Pendant la période de visite, ces grottes se visitent à pied et en barque. Connue, dans sa partie initiale, depuis le moyen âge, la Grotte de la Crétane servait de refuge aux moines et aux villageois en cas d’invasion du bourg.

Lac qui se déverse à l’air libre par un siphon de type "vauclusien" dont le débit peut atteindre 20 m³ / seconde. Aménagée en 1970, puis restaurée en 1990, la grotte et le lac sont éclairés.

L’existence de la première grotte est très ancienne. Les habitants utilisaient cette cavité pour se cacher lors des invasions ou lors des nombreux pillages et destructions vécus dans le village. Ils auraient même utilisé cette cavité pour y déposer ce qu’ils avaient de plus précieux puis rebouché l’entrée.

La seconde grotte fut découverte le 16 septembre 1950 par les membres du spéléo-club de Dijon. Cette cavité occupée par une rivière souterraine est ouverte au public du printemps à l’automne. Sa visite s’effectue en barque et est commentée.

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